A une certaine époque, la présidentielle avait lieu lors au moment opportun, et non pas tout au long du mandat. Les jeux de pouvoirs, les velléités diverses et autres créations de partis font désormais partie du décorum. Ce sont là autant d’occasions d’exercer l’art subtil de la communication. Et le WEB n’est bien sûr pas en reste. Dès lors, il est logique que le SEO soit une des armes utilisées par ceux qui briguent les plus hautes fonctions.
Il est donc intéressant d’analyser les SERP (pages de résultats des moteurs de recherche) dès l’année qui précède les élections présidentielles. Cela permet en effet d’observer les évolutions d’images, de positions, voire d’opinions de chaque candidat. Si les cartes du jeu ne sont pas encore toutes distribuées, nous allons ici entreprendre un tel suivi.
Mots clefs de la présidentielle 2017
Commençons donc par notre liste de mots clefs. Nous prendrons pour l’exercice un mots clef générique : « présidentielle 2017 » et des mots clefs de marques : les noms de tous les candidats (potentiels bien sûr pour l’heure).
Liste des candidatures déclarées* classées par moyenne mensuelle des recherches en France, sur Google, du 01/01/2016 au 31/03/2016 :
- Marine Le Pen 135000
- Nicolas Sarkozy 135000
- Emmanuel Macron 110000
- François Hollande 110000
- Alain Juppé 74000
- Bruno Le Maire 74000
- Nadine Morano 33100
- Nicolas Hulot 33100
- Nathalie Kosciusko-Morizet 27100
- François Fillon 18100
- Cécile Duflot 14800
- Jean-François Copé 14800
- Nicolas Dupont-Aignan 14800
- Jean Lassalle 12100
- Jean-Luc Mélenchon 12100
- Rama Yade 12100
- Geoffroy Didier 9900
- François Bayrou 6600
- Hervé Mariton 6600
- Pierre Laurent 6600
- François Asselineau 5400
- Frédéric Lefebvre 5400
- Jean-Christophe Lagarde 5400
- Philippe Poutou 3600
- Nathalie Arthaud 2900
- Jacques Cheminade 1900
- Benoît Hamon 1600
- Bastien Faudot 1000
- Antoine Waechter 720
- Carl Lang 720
- Michèle Rivasi 720
- Marie-Noëlle Lienemann 590
- Paul Mumbach 480
- Maxime Verner 390
- Christian Troadec 320
- Serge Tinland 260
- Oscar Temaru 210
- Gérard Charollois 170
- Gérard Schivardi 170
- Jacques Borie 170
- Jean-Pierre Mélia 170
- Stéphane Guyot 140
- David Saforcada –
- Sébastien Taupin –
- William Rouanet –
Serps de Google
Prenons ensuite une photo à l’instant T des SERPS de Google pour « présidentielle 2017 ». Nous y apprenons, si nous ne le savions déjà, que François Hollande et Nicolas Sarkozy sont en mauvaise posture ; mais une photo régulière nous permettra surtout d’analyser leurs évolutions.
Côté vidéos, on garde un côté un peu plus ludique avec une pub pour Baron Noir et la candidature d'Amanda Lear …
Enfin, profitons-en pour jeter une rapide coup d’œil aux sites dans candidats à plus de 100 000 requêtes mensuelles.
Marine Le Pen : Diviser pour mieux régner.
OK, OK. Le titre ne fait pas preuve de neutralité. J’entends par lui que la Députée européenne multiplie les points de contacts pour étouffer les voix dissonantes. Madame Le Pen occupe ainsi la première page de Google avec son site officiel, une page Wikipedia, son profil Facebook, son compte Twitter.
Comme nous le constaterons pour les autres « candidats », les recherches associées sont avant tout très orientées « people » avec des requêtes telles que « marine le pen ruquier » ou « jehanne chauffroy ». Autre donnée inquiétante : nombreux sont ceux qui veulent plus sérieusement à conforter leurs avis en recherchant, s’il en était besoin, « marine le pen programme » …
Dans tous les cas, on sent l’effort orienté sur le WEB avec un site officiel disposant de plus de 9000 pages indexées dans Google, là où Emmanuel Macron (en marche) n’en a que 126 et Nicolas Sarkozy, 18
Nicolas Sarkozy : La maîtrise … ou presque.
Oui, bon, parce-que je dis que Marine Le Pen occupe le terrain, mais si son nom est utilisé sur plus de pages WEB, l’ancien Président de la République française maitrise plus de liens en première page de Google. Les SERPs sont finalement assez similaires à celles de la Présidente du FN, avec en plus le site des amis de Nicolas Sarkozy (s’ils sont de moins en moins nombreux, le site, lui, est toujours là).
Nicolas Sarkozy ne parviendra cependant pas à trahir pleinement son image bling-bling puisque nombreux sont ceux qui recherchent par exemple des infos sur « salaire Nicolas Sarkozy ».
Malheureusement, car on a beau essayer de tout maitriser, même son SEO, l’actualité parfois nous rattrape. Et l'affaire Bygmalion nous le rappelle dès la première position.
Emmanuel Macron : Le presse-people dépendant.
Derrière chaque grand homme se cache une femme. Cet adage n’épargne pas le Ministre de l’Economie et des Finances puisqu’un article de l’internaute traite avant tout de sa femme dès le premier résultat. C’est d’ailleurs un intérêt des français qui, comme nous l’indique les recherches associées de Google, se passionnent pour « brigitte trogneux », « emmanuel macron et sa femme » ou encore « privé emmanuel macron ».
Les internautes se réjouiront donc de retrouver en première page de Google les secrets truculants de Gala et Closer plutôt que des informations utiles à leur avenir 😉
Notons au passage que le site d’Emmanuel Macron, « En Marche ! » n’est pas du tout bien référencé sur le mot clef « Emmanuel Macron ». "En marche", aussi générique soit l'expression, squate intégralement les SERPs de Google.
Bref, Emmanuel Macron, s’il sauve la face avec une page Facebook en dixième position dans Google, n’a pas la parfaite maitrise de sa communication en ligne et dépendra avant tout de la presse.
François Hollande : Moi Président social
Social car socialiste mais aussi car le site francoishollande.fr, premier résultat indexé, redirige en 302 vers le compte facebook du Président de la République française. On pourra dire que l’absence d’auto-satisfecit est un devoir de réserve, mais dans tous les cas, le site de campagne de 2012 mettant en scène des foules en liesse et un slogan « le changement, c’est maintenant » fait un peu tâche, avouons-le …
*Sources :
Rate this post