Recherche sur mobile, développement des assistants vocaux et des enceintes intelligentes… dans le monde du SEO, les habitudes de recherche changent et tout bouge très vite. Aujourd’hui, les principaux moteurs de recherche sont aussi en voie de devenir des moteurs de réponse. L’idée n’est plus de proposer la bonne réponse parmi d’autres mais d’être la bonne réponse à une requête.
Qu’est-ce que l’Answer Engine Optimization ?
De ce constat, ressort un nouvel objectif pour les moteurs de recherche : être capable de donner la meilleure réponse pour une recherche. Autrement dit, être un moteur de réponse plutôt qu’un moteur de recherche. Google l’a bien compris depuis plusieurs années en mettant en avant pour certaines typologies de requêtes un résultat dans un encart en 1ère position des résultats de recherche. C’est la fameuse « Position Zéro » ou « Featured Snippet ».
C’est notamment le cas pour des définitions comme ci-dessus, mais aussi de certaines requêtes interrogatives (qu’est-ce que, comment, quels sont…), ou d’informations dont l’exactitude est assurée du fait de partenariats entre Google et d’autres acteurs (météo, horaires de cinéma…).
Les featured snippets et le Knowledge Graph sont également des éléments qui contribuent à faire de Google plus qu’un moteur de recherche : Dans de nombreux cas l’utilisateur n’a pas besoin de cliquer sur un lien pour avoir une réponse, Google lui fournit directement la réponse depuis la SERP.
L’Answer Engine Optimization (AEO) consiste donc à optimiser son site de façon à s’imposer comme une référence aux yeux de Google afin que ses pages puissent être reconnues comme apportant la meilleure réponse possible à une requête.
AEO vs SEO ?
Là où le SEO se concentre plutôt sur la recherche et l’optimisation de la visibilité sur des requêtes, l’AEO vise tout particulièrement la recherche vocale qui se développe de plus en plus.
Pour faire simple, dans une démarche SEO on optimise son contenu pour qu’il soit proposé en résultat, et dans une démarche AEO, on va optimiser son contenu pour qu’il soit proposé en réponse.
Moteur de réponse : c’est quoi être une bonne réponse ?
L’Answer Engine Optimization va donc viser un type particulier de requêtes : les requêtes susceptibles de déclencher une position 0 et donc des requêtes souvent formulées en langage « conversationnel ». Afin de pouvoir traiter ce type de requêtes, Google a notamment développé l’algorithme Hummingbird (le gentil colibri) puis, plus récemment, RankBrain, un algorithme de Machine Learning destiné à mieux comprendre l’intention de recherche de l’internaute qui utilise son moteur afin de lui proposer en temps réel les résultats les plus pertinents.
RankBrain est capable de deviner le sens d’une phrase ou d’un mot qu’il ne connaît pas en s’appuyant sur des phrases ou mots similaires. Pour cela, RankBrain transforme le langage écrit en vecteurs mathématiques afin de pouvoir comprendre l’intention derrière la recherche.
On le comprend, RankBrain permet de préparer Google tranquillement à l’avènement de la recherche vocale en apprenant progressivement à analyser l’intention de recherche derrière le langage conversationnel.
L’intention de recherche
Par conséquent, dans le cadre l’AEO, le contenu doit réellement répondre à l’intention de recherche derrière la requête afin de maximiser ses chances d’apparaître en « Position 0 » et d’être considéré comme la meilleure réponse.
Ce que l’on entend par là, c’est que le format de contenu doit être adapté à la requête. Par exemple, pour une requête de type « comment… » le contenu doit être explicatif ce qui se traduit par l’utilisation d’une liste à puces ou encore un contenu vidéo.
Autre exemple, pour une recherche de type « comparatif… » il est intéressant de proposer son contenu sous la forme d’un tableau. Pour une recherche de type « qu’est-ce / quel est… », on attend plutôt un paragraphe court allant à l’essentiel et définissant le terme.
L’exactitude de l’information
Mais faire de l’AEO et être la bonne réponse pour une requête, ce n’est pas seulement proposer un contenu dont le format est adapté. A l’heure où les « fake news » et hoax en tout genre sont légions, l’optimisation pour les moteurs de réponse consiste également à proposer des informations fiables et factuellement exactes émanant de sources faisant autorité.
Cela passe par plusieurs choses :
- « Comprendre » la requête et le contexte de recherche : si un internaute utilise la recherche vocale pour trouver un kebab ouvert à proximité, il va demander : « kebab ouvert autour de moi ». Pour pouvoir répondre à cette question, Google a besoin de connaître l’emplacement du mobinaute, d’identifier que les kebabs sont des restaurants, connaître leur emplacement et leurs horaires d’ouverture.
Autrement dit, « kebab » n’est plus une simple suite de lettres mais une entité, un objet du mot réel de type « restaurant » et qui, de fait, dispose de certaines propriétés comme des horaires, un menu, une adresse.
Avec tous les outils à sa disposition : les données (Google My Business, les données structurées) les algorithmes RankBrain et Hummingbird, Google est aujourd’hui passé du Web des « strings » (on parle bien entendu des chaînes de caractères…) au Web des « things », c’est-à-dire qu’il associe à des mots une entité, un objet ou un concept.
Comment optimiser son site pour l’AEO ?
Vous l’avez compris, l’Answer Engine Optimization nécessite un travail qui va au-delà du SEO mais qui est de toute façon complémentaire et va de pair avec l’émergence de la recherche vocale. Ainsi, nous ne pouvons que vous conseiller de commencer dès maintenant à optimiser votre site pour l’AEO.
Comme on est gentils, nous vous livrons ci-dessous quelques points-clés à optimiser 😀 :
Structurer et optimiser son contenu
Dans le cadre de l’AEO, nous l’avons vu, le contenu doit être optimisé de façon à ce que Google puisse en « digérer le contenu » et l’associer à une intention de recherche. Pour cela, plusieurs points sont particulièrement importants :
- Utiliser la sémantique du HTML5: Ici l’idée est de bien faire
comprendre à Google la structure et l’organisation d’une page en utilisant
correctement les balises HTML5 de type :
- <header>
- <nav>
- <main>
- <article>
- <footer>
- …
Cela peut paraître évident, mais il est parfois bon de rappeler les bases ! Pour plus d’informations, Jason Barnard (consultant SEO britannique) a rédigé un super guide sur le HTML5 sémantique.
- Les données structurées : Les données structurées apportent des spécifications très utiles aux moteurs de recherche et permettent l’affichage de rich snippets dans la SERP. Vous trouverez plus d’informations dans la documentation Google sur le sujet.
- Observer les « People Also Ask » : Sur des requêtes informationnelles, Google va avoir tendance à proposer des questions directement dans la SERP (les « People Also Ask »). Il s’agit de questions spécifiques autour d’un sujet qui peuvent vous inspirer dans la création de vos contenus de façon à cibler des requêtes adaptées à des résultats en position 0.
Crédibilité et e-reputation
Enfin, nous en avons déjà parlé succinctement plus haut, mais la notion d’exactitude de l’information est cruciale dans le cadre de l’Answer Engine Optimization.
Afin de s’assurer que votre contenu est de qualité et exact, Google ne va pas uniquement se baser sur votre contenu en lui-même, il va également analyser votre légitimité et votre autorité. Toutefois, celle-ci ne se mesure plus seulement au niveau du domaine (domain authority) mais également au niveau de la marque (brand authority), voire de la personne (le rédacteur de ce contenu est-il fait-il autorité sur cette thématique ?)…
Voici quelques éléments clés à prendre en compte afin de travailler votre e-réputation :
- Les indicateurs de popularité classiques du SEO : Les backlinks et le domain authority jouent évidemment toujours un rôle important en AEO et il convient évidemment de les prendre en compte dans votre stratégie, même s’ils ne sont plus les seuls critères.
- Créer un contenu de qualité qui reflète votre expertise : choix du vocabulaire, soin porté à l’orthographe, à la fraîcheur du contenu, contenu appuyé par des sources…
- Les mentions : puisque Google juge de votre « crédibilité » et de votre réputation, il ne se limite pas ici aux liens. En effet, dans le cadre de l’AEO, les mentions de votre marque, de vos produits, de vos services, vont compter. Il convient alors de générer des mentions positives associées à votre thématique. Pour cela vous avez principalement les réseaux sociaux, mais aussi les forums ou encore divers portails comme le très respecté Wikipédia. La gestion de vos mentions implique également la mise place une veille afin de pouvoir monitorer au maximum votre e-réputation.
- Les avis et notes : Enfin les avis et les notes sont également liés aux mentions et jouent évidemment un rôle important dans l’AEO. Ces derniers contribuent pleinement à la création d’une autorité de marque.
En conclusion, avec l’avènement de la recherche vocale, l’Answer Engine Optimization (AEO) risque de devenir une préoccupation majeure dans les années qui suivent. Nous vous conseillons alors grandement de commencer dès maintenant à optimiser votre site et votre stratégie de branding de façon à prendre une longueur d’avance sur vos concurrents.